samedi 24 avril 2010

Retour sur le passé des Sauveteurs en mer ...

Pour le grand public des premières années du dix-neuvième siècle, la mer n'existe pas. Lointaine, mystérieuse, elle demeure toute entière contenue dans une littérature aux frontières de l'imaginaire. La discipline rigoureuse, la souffrance, le scorbut, les privations, le naufrage et la mort sont acceptés par tous comme les fatalités de la vie maritime. Plus que la technique, la politique des nations, l'état d'esprit des peuples ne se prêtaient pas encore à la conception du secours en mer. Les grandes réflexions humanitaires s'arrêtaient sur les quais.

Héritière de la "Société Humaine des Naufragés de Boulogne" en 1825, de la "Société Centrale de Sauvetage des Naufragés" en 1865 et de la "Société des Hospitaliers sauveteurs Bretons" en 1873, la "SOCIÉTÉ NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER" voit le jour le 13 décembre 1967.

En 1789, à Shields, sur la cote Est de l'Angleterre, une terrible tempête provoque le naufrage de plusieurs navires. Des notables locaux lancent un concours de plans pour la construction d'une embarcation permettant de secourir des naufragés. Il est remporté par le charpentier Henry Greathead qui devient officiellement l'inventeur du canot de sauvetage insubmersible.

La première station de sauvetage Française fut crée en 1870 dans la presqu'ile de Quiberon (Bretagne)
A l'époque, le matériel utilisé était de fier canot en bois ou de tôle, équipés de cinq paires d'avirons afin de remplir sa noble mission. Leurs qualités essentielles étaient l'insubmersibilité, le redressement spontané après chavirage et la vidange automatique de l'eau embarquée. A partir de 1912, ils sont progressivement remplacés par des canots à moteur.

Par tradition, les équipages se recrutaient parmi les hommes du village. Sans instruments de navigation (radar, GPS, VHF, etc), nos anciens sauveteurs étaient entièrement livrés à eux même, seuls repères, leurs sens marin et une grande expérience de la mer.

L'alerte était donnée soit par le tocsin (sonnerie faite avec les cloches publiques) , soit par une trompe d'appel en divers point du village, soit par deux coups de canon tirés par les guetteurs du sémaphore qui hissaient le pavillon noir.

Le sauvetage en mer est avant tout une affaire d'hommes : ces milliers de bénévoles qui, depuis le début du XIXème siècle, interviennent en toutes circonstances, au péril de leur vie. Si les canots à avirons sont remplacés par les canots tout-temps et les vedettes, les risques demeurent.

M.V.

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